bien-être, organisation personnelle
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Quand est-ce que c’est pertinent de dire non ?

Plus souvent qu’on ne le pense.

Quand il s’agit de dire non, la personne à convaincre c’est surtout... toi ! On est très nombreux à se retrouver dans ta situation, à un moment ou un autre : on se retrouve avec un agenda contrôlé par les autres, une accumulation des demandes - qui s’auto-alimente - , tout ça parce qu’on t’a identifiée comme la personne “sympa”, ou “compétente”, ou “engagée”, ou juste... la bonne poire du service.

Avant de dire NON à quoi que ce soit, il faut que tu saches très clairement pourquoi tu dis non, ce qui te permettra non seulement de donner une raison sans ambiguïté au demandeur, mais ça peut aussi te libérer des potentiels doutes ou sentiment de culpabilité qui suivent un refus...

Ce qu’il faut bien garder en tête, c’est qu’on dit NON à QUELQUE CHOSE, pas à quelqu’un. La clé, c’est donc d’évaluer l’objet de la demande, plutôt que la personne qui te fait la demande.

Car le frein n°1 dans notre capacité à dire NON, c’est la pression sociale. Par exemple quand quelqu’un te demande (même te supplie ?) de l’aider, avec un air abattu, comme si la fin était proche pour lui : on ne veut pas décevoir, on ne veut pas l’abandonner, ou on a besoin de se sentir en supériorité,...

Ou quand ton boss ou le boss de ton boss prend un air sérieux qui dit : “tu fais ce que je te dis, sinon...” et là tu sens que tu n’as pas le choix !

Alors, aussi empathique qu’on puisse être, on se résigne à prendre notre propre point de vue d’égocentrique et on évalue objectivement l’objet de la demande, pour notre bien.

Le processus de décision se fait en 3 étapes, et dans cet ordre :

1. Est-ce que je peux ou je ne peux pas répondre à cette demande ?

    • Si tu ne peux pas, tu dis NON. Soit tu n’as pas le temps, ou pas les capacités (compétences, contacts, ...). Le “temps” dont on parle, c’est bien sûr ton temps de travail. Pas question de tricher en rognant sur ton temps libre ou les moments où tu peux te ressourcer !
    • Une exception : Si tu ne peux pas mais tu considères que cette demande est plus importante que des choses que tu fais actuellement, il faut être prête à arbitrer ces dernières. C’est-à-dire potentiellement devoir dire finalement NON à des personnes à qui tu as dis OUI auparavant !
    • La raison invoquée de ton NON est factuelle : “je n’ai pas le temps”, “je n’ai pas les capacités et pas le temps de les acquérir”, etc.

 

2. Si je peux, est-ce que ça me sert ou non ?

    • Ça te sert : répondre à la demande sert objectivement tes intérêts (par exemple, ça fait avancer ton projet, ça te permet de développer une compétence, rencontrer des personnes intéressantes, etc.). Dans ce cas dis OUI.
    • Attention pour les personnes qui aiment juste faire plaisir et qui confondent leur intérêt avec le fait de faire plaisir à sa hiérarchie par exemple (on peut facilement extrapoler en se disant que ça sert notre carrière à long terme...). Est-ce que le bénéfice pour TOI est suffisamment direct, tangible et assuré ?
    • Si répondre à la demande n’est pas dans ton intérêt, alors...

 

3. Si ça ne me sert pas, est-ce que je dois le faire ou non ?

    • Si ça ne te sert pas ET que tu ne dois pas le faire, la réponse est évidente, c’est NON.
    • Mais bon, il arrive parfois que même si ce qu’on nous demande est juste une charge qui ne sert en rien nos intérêts, la demande peut être tout à fait légitime (par exemple, c’est dans ton périmètre de responsabilités, ou tu es la seule personne de l’équipe à savoir répondre à cette demande,...). Si objectivement, tu dois le faire, tu dis OUI, ET...
    • ET tu négocies ou tu ajoutes ta condition. Tu peux faire une contre-proposition sur les modalités, les échéances, etc. tout ce qui pourrait faire en sorte que répondre à cette demande finisse par servir tes intérêts dans ton job !

 

En résumé, l'arbre de décision qui t'aide à évaluer une demande :